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La bataille de France 1940
Les différentes unités dans le fort

           A la suite de la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, des dispositions furent prises afin de protéger la région dunkerquoise. Complétant la défense naturelle que pouvaient représenter les inondations stratégiques dans la plaine maritime, plusieurs ouvrages bétonnés furent édifiés le long de la frontière sur les communes de Bray-Dunes, Ghyvelde et Hondschoote. L’organisation du « Système Défensif des Flandres » n’incluait pas dans son dispositif le Fort des Dunes. Cependant, au début de l’année 1940, des éléments et des unités de D.C.A de la 68ème D.I (chargée de la défense des ports) réparties autour de l’agglomération dunkerquoise y logèrent.
En mai 1940, l’évolution de la bataille de France allait redonner à l’ancien fort « Séré de Rivières » une utilité militaire conséquente. Du 21 au 26 mai, des éléments du 224ème d’Infanterie rescapés des opérations de Flessingue et de la Zélande y furent regroupés avant de prendre position autour des anciennes fortifications à l’Ouest et au Sud de Dunkerque (16). La déroute et le repli des troupes vers Dunkerque dans l’espoir d’un bateau pour l’Angleterre (l’opération Dynamo) faisaient affluer vers le littoral une quantité d’hommes ayant perdu leurs unités. Un centre de tri pour ces isolés fut organisé au sein du fort dans le but de canaliser, de regrouper ces soldats et de les diriger vers « le Camp des Dunes » qui réglait les embarquements. Le 30 mai, le général Blanchard qui ne disposait plus d’aucune autorité militaire séjourna au fort. Le commandant du Groupe d’Armées n°1 avait supervisé la retraite des dernières unités. Celles-ci étant entrées sur le territoire de Dunkerque dépendaient désormais du général Fagalde, adjoint de l’amiral Abrial, chef du XVIème Corps d’Armée et responsable des forces terrestres de Dunkerque. Le 1er juin, le G.A. n°1 étant dissout, le général Blanchard quitta le fort pour se rendre au Bastion n°32 afin de recevoir, auprès de l’amiral Abrial, son ordre d’embarquement.
Le même jour, au cours de l’après-midi, l’état-major de la 12ème Division d’Infanterie Motorisée, sous les ordres du général Janssen, s’installait dans les locaux du fort laissés vacants par les hommes du G.A. n°1. La 12ème D.I.M repliée de la région lilloise était chargée d’assurer la défense du front est du camp retranché de Dunkerque. Son état-major avait quitté les villas de la place de Malo-Terminus trop exposées aux tirs de l’artillerie ennemie au profit du Fort des Dunes (17). Cette fortification devait garantir une meilleure protection. Elle disposait de liaisons téléphoniques et du sommet du massif central l’observation de la ligne de front était aisée.



 
L'insigne de la 12ème Division d'Infanterie Motorisée



         Malgré l’encombrement des abords et des cours intérieures par des véhicules remplis de matériel et de munitions ainsi que la présence de nombreux soldats isolés venus s’abriter au sein de l’ouvrage fortifié, la « Division des Coqs » s’installa dans la caserne sud. L’état-major de la division occupa l’étage, ceux de l’infanterie, de l’artillerie et du génie utilisèrent le rez-de-chaussée. La protection rapprochée du fort était assurée par des éléments du 3ème Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie.
 
 
Les journées tragiques de juin
 
Le 2 juin 1940, le général Janssen se rendit sur le front pour diffuser auprès de ses commandants d’unités les consignes du rembarquement prévu pour la nuit du 3 au 4 juin. De retour vers 16 h, il monta au sommet du fort afin d’observer les bombardements sur l’aile droite de son dispositif dans le secteur de Téteghem. Vers 18h15 ou 18h45, il se trouvait devant le P.C. d’artillerie du colonel Blanchon où il discutait avec plusieurs officiers lorsque plusieurs bombardiers légers attaquèrent en piqué la forteresse ( en fonction des sources ou des témoignages le nombre varie entre 1 et 2 et même 6 avions ). Deux bombes explosèrent dans la cour du pavillon des cadres détruisant des véhicules stationnés devant les bâtiments. Au contact du sol pavé, elles ne firent qu’un faible entonnoir d’impact : leur effet n’en fut que plus meurtrier. Le général Janssen fut mortellement blessé au crâne, à ses côtés gisaient le capitaine Hellé avec une horrible plaie au ventre et le capitaine de Varine-Bohan dont le coup était profondément entaillé. Dans le fond de la pièce, étaient étendus les corps sans vie des adjudants-chefs Princet et Deruel (18). Le capitaine Bourgerie qui avait la cuisse droite arrachée décédera le lendemain au Sanatorium de Zuydcoote où furent amenés les multiples blessés de ce bombardement. Le colonel Blanchon qui prit le commandement de la division fit inhumer les victimes sur le talus sud-ouest prés d’une plate-forme d’artillerie. Vers 23 heures, le lieutenant-colonel Melnotte et le capitaine de Pommery portèrent sur une civière la dépouille du général roulée dans une toile de tente et couverte par son fanion de commandement jusqu’à la fosse où il sera enterré avec les officiers et sous-officiers tombés à ses côtés. Le colonel Blanchon fit une allocution en hommage à son supérieur. Un peloton du 3ème G.R.D.I. rendit les honneurs militaires et l’abbé Roche, prêtre-soldat, bénit les dépouilles. Des croix en bois faites de planches, sur lesquelles furent peints en rouge les noms, marquèrent les tombes fleuries par des plantes que des officiers cueillirent sur le parapet. La cérémonie funéraire dut être abrégée en raison de la recrudescence des tirs de l’artillerie ennemie (19).


Le général Janssen tué le 2 juin 1940

 
Malheureusement, le calvaire des hommes du fort n’était pas fini. Dans la matinée du 3 juin, un nouveau pilonnage fit encore des victimes. Alors que dans l’après-midi le commandant de la 12ème D.I.M. avait reçu confirmation du décrochage et de la planification de l’embarquement de ses unités, le fort était survolé par une vingtaine de bombardiers. Vers 17 h 30, six stukas quittèrent cette formation et prirent une nouvelle fois pour cible cet ouvrage du XIXème siècle. Plusieurs projectiles atteignirent leur objectif. Six bombes, dont certaines étaient à retardement, déflagrèrent à l’intérieur de l’enceinte fortifiée. Malgré une fumée dense, les rescapés s’aperçurent, tout de suite, que les dégâts étaient importants. De nombreux véhicules brûlaient dans les cours. A l’entrée, les débris d’une partie du corps de garde et du pont-levis obstruaient le fossé. Plus loin, des éléments de la voûte d’accès s’étaient affaissés sur des hommes du 3ème G.D.R.I. et du Train. Dans la cour centrale, l’escalier extérieur amenant à l’étage était détruit. Le plancher maçonné d’une salle du bâtiment des troupes s’était effondré sur l’infirmerie. La galerie permettant d’accéder au pavillon des cadres était endommagée ainsi que des pièces attenantes. La voûte des casemates de flanquement de la caponnière du fossé Nord s’était écroulée. Un abri de traverse affecté à la prévôté militaire fut entièrement détruit par l’un des projectiles ( 6 et peut-être même 10 gendarmes y moururent ). Les pertes humaines furent nombreuses. Plusieurs cadres étaient parmi les victimes :
- le colonel Le Nôtre;
- le commandant Fenouillez;
- le commandant de Rufz de Lavison;
- le Lieutenant Besnoit;
- le lieutenant Hubert de Labbey de la Besnadière;
- le pharmacien-lieutenant Gobert ( porté disparu ).
 
L’étendue des destructions rendit difficile l’intervention du groupe sanitaire qui depuis l’Usine des Dunes avait assisté à la tragédie. D’importantes masses de sable devenues instables à la suite de l’affaissement de nombreuses maçonneries empêchèrent toutes tentatives de dégagement des militaires ensevelis sous les gravats. Les éléments architecturaux de ce fort du XIXème siècle n’avaient pas résisté aux effets dévastateurs de l’armement du XXème siècle. Peu de temps après le terrible bombardement, des avions ennemis revinrent mitrailler le fort qui subit ensuite les coups de l’artillerie allemande. A la suite de ces événements, l’état-major de la 12ème D.I.M. décida de quitter le fort, vers 19 heures, pour s’installer à l’école de la cité de la gare de Leffrinckoucke ( l’école Jules Ferry ) afin de gérer les dernières opérations de replis avant l’attente d’un embarquement au port de Dunkerque (20). En raison de la destruction du pont-levis, il fallut descendre dans la douve en profitant d’un éboulement d’une portion du mur d’escarpe côté Nord pour franchir le rempart extérieur sur les débris de maçonnerie de l’entrée.
 
La 12ème Division d’Infanterie Motorisée assurant la défense du front entre Uxem et Bray-Dunes avait choisi d’installer son état-major au Fort des Dunes peu soumis jusqu’alors aux bombardements ennemis. Quelques heures après la mise en place des unités de commandement au sein des bâtiments, l’ouvrage subissait de violents bombardements aériens et des tirs d’artillerie causant de nombreux décès dont celui du général Janssen. Un tel acharnement tenterait de prouver que les allemands avaient connaissance de l’installation du commandement de la 12ème D.I.M. dans cette enceinte. Le général Barthélémy, responsable du secteur fortifié des Flandres abonde dans ce sens. D’après l’un des ces rapports, un radiogramme qui comportait des indications révélatrices pour les services d’écoutes ennemies avait été émis imprudemment par les transmissions de la division des Coqs :    « P.C. Dunes à P.C. X... ». D’autre part il est fort probable que des éléments fournis par des agents de renseignements infiltrés dans le camp retranché de Dunkerque avaient permis de préciser le dispositif d’organisation de la division. Déjà, les positions précédentes du rond-point de Malo-Terminus avaient été visées par l’artillerie allemande.
Toujours est-il que les 2 et 3 juin 1940 furent des journées tragiques pour les hommes de la 12ème D.I.M. La plupart des écrits rappelant ces événements évoquent un nombre impressionnant de victimes. Entre 150 et 200 militaires auraient péri dans l’enceinte de l’ouvrage fortifié pendant ce laps de temps. L’étude de la liste des soldats inhumés au cimetière militaire de Leffrinckoucke tendrait à modifier à la baisse un tel chiffre. Sur 303 soldats dont la sépulture se trouvait sur le territoire communal ( recensement de 1943 ), 96 hommes avaient été enterrés provisoirement au fort des Dunes en mai et juin 1940 (21). Même si l’on tient compte des blessés décédés après leur transfert au sanatorium de Zuydcoote, de quelques disparus et des ultimes inhumations opérées en 1955 après la fouille des ruines de la caponnière nord, il parait difficile atteindre le total des victimes habituellement avancé. Un nombre avoisinant la centaine de tués aurait sûrement été plus réaliste.


 
 
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