Association Fort des Dunes
 
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l'après-guerre
Le camp de prisonniers
 
Le Fort des Dunes n’avait pas subi d’important dégâts lors des événements qui marquèrent la libération de Dunkerque. Seul, le mur d’enceinte du fossé Nord avait été endommagé. Le potentiel de casernement était intact. L’évolution des techniques de combat ne lui donnait plus d’importance stratégique par contre son caractère fortifié et la capacité de ses bâtiments allaient permettre d’interner une partie des prisonniers de guerre allemands. A la suite de la reddition des troupes allemandes commandées par l’amiral Frisius, 10 000 hommes furent faits prisonniers dans la Poche de Dunkerque, le 9 mai 1945 (26). La grande majorité fut dirigée vers la Belgique et différents camps d’internement.




Cependant, 3700 soldats allemands furent maintenus dans la région dunkerquoise afin d’effectuer les travaux de déminage et de déblaiement nécessaires avant le retour des civils dans les localités sinistrées. Ces prisonniers de guerre furent internés dans différents bâtiments, des écoles et les différents ouvrages militaires de la Flandre maritime, notamment au sein du Fort des dunes. La garde était assurée par la 8ème Compagnie du 2ème Bataillon du 33ème Régiment d’Infanterie affectée à cette fortification (27). Cette unité qui avait participé aux combats sur le front de la Poche de Dunkerque avait, depuis la fin de la guerre, la charge d’occuper Dunkerque après le départ des troupes britanniques, de maintenir autour de la région dunkerquoise un cordon militaire limitant l’accès à cette enclave et de gérer l’internement des prisonniers de guerre allemands dans l’attente d’une prise en compte par des unités spécialisées. La compagnie du 33ème R.I. présente au Fort des dunes depuis le 16 juillet 1945 fut relevée le 4 septembre 1945 par une section du 13ème Dépôt en ce qui concernait la garde des P.G. Le lendemain, elle faisait mouvement sur Hesdin. La connaissance des faits qui se déroulèrent pendant cette période de l’après-guerre a été enrichie par le témoignage d’un ancien prisonnier de guerre interné au Fort des Dunes en 1946 et 1947.
« ... Nous étions 75 prisonniers travaillant à l’Usine des Dunes. J’avais été déplacé de la région de Boulogne, où je participais au montage de baraquements, en raison de mes capacités professionnelles. On recherchait des hommes pouvant travailler dans la métallurgie... »
« ...Lors de mon arrivée à Dunkerque, j’ai été emprisonné à l’Ouvrage Ouest pendant 15 jours avant de rejoindre le Fort des Dunes ... »
« ... Nous étions logés dans les pièces de l’étage du bâtiment des troupes par chambrée d’une trentaine d’hommes. Les lits superposés avaient été fabriqués à l’Usine. Nous avions un feu que nous alimentions avec du bois que nous récupérions lors de nos déplacements journaliers. Normalement l’Usine des Dunes nous allouait un contingent de charbon, mais nous n’avons jamais pu en bénéficier.
Conformément aux conventions de « louage » pour l’emploi de prisonniers de guerre l’employeur était tenu de nourrir et de donner une indemnité journalière aux P.G. Le trajet entre le centre de détention et le lieu de travail était effectué sous sa responsabilité.(28)
 D’autres prisonniers étaient placés dans les grandes salles du bâtiment d’intendance donnant dans la cour nord. Ces hommes étaient affectés aux services des Ponts et chaussées et travaillaient notamment à la réalisation d’un épaulement de déchargement près du pont de Leffrinckoucke. Nous devions être environ 200... »
« Un générateur installé dans une casemate (abri de traverse) fournissait l’électricité. Pour l’eau, il fallait tirer nous même la citerne jusqu’au puits qui se trouvait près de la mairie. C’était une corvée de ramener la citerne pleine avec comme seule traction la force humaine. Une cuisine roulante permettait de faire la soupe du soir ( elle était très claire ) ou le rata du jeudi... »
« Pendant nos jours de repos, nous nous promenions dans les fossés et nous faisions notre lessive. Nos gardes profitaient aussi de ces moments pour nous faire exécuter des travaux d’entretien du réseau de fils barbelés qui entourait le fort ; qu’il neige ou qu’il vente! ... »
L’unité du Dépôt n°13 qui avait la charge de surveiller les prisonniers de guerre de l’axe était formée d’anciens résistants ou militaires en attente de démobilisation ou de jeunes des classes mobilisables sans affectation. Souvent en civil, ils étaient armés légèrement avec du matériel pris dans des stocks de l’armée allemande.
 
  Les fouilles de la caponnière Nord
 
Après cette période carcérale de l’immédiat après-guerre, le Fort des Dunes fut remis provisoirement aux Douanes. Les services douaniers l’utilisèrent comme lieu de stockage des différentes marchandises saisies lors des opérations de contrôle aux frontières. Un gardien chargé de veiller sur ces prises vivait à demeure à l’intérieur du fort dans des pièces de la partie Sud du casernement. De 1951 à 1954, les Douanes permirent à la famille d’un de leurs employés de se loger dans les bâtiments. C’était la première fois depuis sa construction que le Fort des dunes perdait sa vocation militaire.
En 1955, l’armée française reprit possession des lieux, car quinze ans après les événements liés aux combats du camp retranché de Dunkerque, le fort était encore une sépulture pour des soldats enterrés sous des masses de sable et de maçonnerie. Sous l’effet du bombardement aérien du 3 juin 1940, une imposante partie de la voûte de la caponnière du saillant Nord s’était effondrée sur les hommes de la 12ème D.I.M. qui s’y étaient abrités. L’étendue des destructions et la mouvance du sable avaient depuis cette journée tragique empêché toutes tentatives d’inhumation des restes de ces malheureux soldats. Les travaux de fouilles des ruines furent confiés aux sapeurs du 3ème Génie commandés par le capitaine Fluchet. Il fallut en premier lieu détruire la somme de maçonneries qui s’était écroulée. Cette tâche fut réalisée à l’aide d’explosif dégageant ainsi les pièces de la caponnière où se trouvaient encore les restes des soldats ensevelis. Un volume considérable de gravats et de sable fut déblayé puis tamisé afin d’y extraire les ossements. Après ces travaux qui avaient débuté en juillet 1955, les autorités militaires et la commune de Leffrinckoucke organisèrent une impressionnante cérémonie du Souvenir. Le mercredi 17 août, l’ossuaire formé des restes humains découverts lors de la fouille était inhumé dans le cimetière au pied du Fort des Dunes. Les honneurs militaires furent rendus par des hommes du 3ème Génie et de la 43 ème        demi-brigade d’Infanterie. Parmi les notabilités du Dunkerquois, les représentants de l’Etat et les autorités militaires, la présence de Mme la Générale Janssen donna un caractère particulièrement émouvant à cet hommage aux morts de juin 1940. La presse locale de l’époque parla même de pèlerinage (29). En 1990, lors des cérémonies qui marquèrent le cinquantième anniversaire de l’Opération Dynamo, la commune de Leffrinckoucke fit réaliser un monument funéraire afin d’inhumer dignement les restes des soldats tués lors du bombardement de la caponnière du saillant Nord.
 
 
 Le centre de manoeuvre
 
Pendant une période d’une vingtaine d’années, le fort ne connut aucune occupation qu’elle fut civile ou militaire. Laissé à l’abandon, il fut saccagé, vandalisé. Du matériel entreposé par le M.R.U ( Ministére de la Reconstruction et de l’Urbanisme ) fut incendié causant des dégâts irrémédiables à la facade du bâtiment central et aux galeries de la caponnière nord. De nombreuses personnes vinrent démonter les menuiseries , les tuyauteries, les cables électriques, les fours...Transformé en lieu de jeux ou de dépravation, il avait perdu sa fonction militaire, même l’armée n’occupait plus ces locaux et préférait installer des bivouacs à l’extérieur de l’ouvrage lorsqu’elle utilisait le champ de manoeuvres de Leffrinckoucke.
En 1978, des cadres de réserve de l’arrondissement de Dunkerque et des membres de la société « La Jean Bart » entreprirent de préserver le fort et de restaurer certains édifices. Leur objectif était d’installer dans les douves des stands de tir et de remettre en état les salles des différents bâtiments. Ces travaux allaient permettre aux réservistes de l’Antenne C.E.P.R de Dunkerque et aux unités des régiments régionaux de bénéficier d’un lieu d’hébergement et de soutien notamment lors de l’organisation de manoeuvres dans l’espace dunaire ou pendant les périodes d’instruction de la Préparation Militaire. Le Fort des Dunes fut entouré d’un réseau de ronces métalliques et sous l’impulsion de Jean Caenen ( Colonel de Réserve Honoraire) la remise en état fut programmée et effectuée à l’aide de matériaux récupérés par la « Jean Bart » et les réservistes ou achetés grâce aux crédits alloués par la 2ème Région Militaire et la 21ème Division Militaire territoriale.
En 1990, le fort équipé d’une installation électrique et alimenté en eau potable avait été en grande partie remis en état. Dans le bâtiment des cadres, les chambres du premier étage permettaient de loger 27 personnes. Au rez-de-chaussée, avaient été aménagées une cuisine, une salle à manger, une salle de détente et une grande pièce pour repas de cohésion d’une capacité maximale de 100 personnes. Le casernement principal comprenait à l’étage 6 chambrées pouvant héberger jusqu’à 150 personnes. Au niveau de la cour, 5 pièces offraient encore un potentiel de couchage de 80 personnes. Le bâtiment et ses annexes disposaient aussi d’une grande salle de cours, d’une salle de musculation, d’un foyer, d’un réfectoire, d’une cuisine pour les unités de passage et de sanitaires rudimentaires. Pour les exercices militaires, un parcours du combattant avait été installé dans la douve orientale.
Les unités qui occupèrent les locaux du Fort des Dunes furent surtout le 43ème Régiment d’Infanterie de Lille, le 7ème Régiment de Chasseurs d’Arras, le 58ème Régiment d’Artillerie de Douai et les Centres Mobilisateurs régionaux (30).
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330, rue Roger Salengro
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